A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, nous avons choisi de mettre en avant le portrait d’une de nos dirigeantes, Anne-Lucie Philonenko. Directrice de nos filiales Iléo Conseil et Iléo Niort, elle partage son parcours, son expérience et sa vision, en tant que femme et dirigeante, dans cet entretien.


Le début du parcours d’une dirigeante

« Il y a 30 ans, les métiers adressés aux femmes étaient principalement des métiers de la communication ou d’ingénierie d’affaires. J’ai d’abord travaillé au sein d’une banque privée pendant 5 ans en tant que Responsable de la communication. L’expérience a été un apprentissage unique ; cette entreprise étant composée majoritairement d’hommes, j’ai compris qu’il n’y a que le travail acharné qui vous amène au succès. Bien entourée, j’ai toujours eu confiance en moi et je n’ai jamais mis en doute mes compétences.

Plus tard, j’ai atterri un peu par hasard dans le monde de l’informatique. Directrice de la communication pendant deux ans, j’ai trouvé ce secteur passionnant et ai décidé de m’y intéresser un peu plus. J’ai évolué ensuite dans le métier du conseil à des positions stratégiques. Ma plus grande difficulté dans mon rôle de directrice a été d’être considérée comme une interlocutrice légitime tout simplement parce que je le suis, sans rapport avec le fait que je sois une femme. Il ne faut pas se positionner en tant que femme par rapport à des hommes mais d’égal à égal. Ma mission est de bâtir la stratégie avec l’ensemble des parties prenantes et de guider les équipes vers notre vision. Pour cela, il suffit d’être la bonne personne.

Pendant un temps, j’ai mis en parenthèse ma carrière pour m’accorder du temps et explorer de nouveaux terrains. Être monitrice de plongée sous-marine aux Antilles a été une expérience très enrichissante autant sur le plan personnel que professionnel.

J’ai ensuite créé ma société, composée de deux cabinets de conseil, Iléo Conseil et Iléo Niort. Depuis bientôt un an, nous avons rejoint le Groupe Blue Soft. »


Pouvez-vous nous en dire plus sur Iléo Conseil et Iléo Niort ? Quel rôle jouez-vous au sein de ces structures mais aussi au sein du Groupe Blue Soft ?

« Iléo Conseil et Iléo Niort sont des cabinets de conseils orientés sur l’expertise métier de la banque et de l’assurance. En interne, chez Iléo, je suis en support actionnable. Aujourd’hui, je suis particulièrement fière de mes équipes. L’équipe constituée au fil des années me semble épanouie et nous sommes depuis toujours à parité, ce qui était une vraie volonté de ma part.

Au sein d’Iléo qui appartient au groupe Blue Soft, j’essaie de faire en sorte que la transmission et l’intégration se passe au mieux. Il y a un pont à faire entre les deux cultures car Blue Soft n’est pas spécialisé que dans le conseil. Mon rôle est de permettre à chacun de mes collaborateurs de trouver leur chemin dans le groupe. J’essaye d’être leur porte-parole. »

NDLR : Aujourd’hui Anne-Lucie est directrice de Blue Soft Consulting qui rassemble Iléo, Iléo Niort et Daylight Consulting.


En 2021, la question de la place des femmes dans le numérique est encore un sujet. Comment l’expliquez-vous
 ?

« Il est vrai que même s’il y a eu de réels progrès depuis mes débuts professionnels, la proportion de femmes dans les métiers de l’IT reste bien modeste. Cela tient sans doute au domaine d’activité, et à une certaine culture.

La technicité des métiers du numérique en fait un domaine traditionnellement masculin. Encore aujourd’hui, les femmes ne sont pas très souvent orientées pendant leurs études vers les métiers du développement ou de l’ingénierie informatique. La science a beau savoir que les cerveaux fonctionnent de la même façon, les croyances et les traditions ont la vie dure.

On constate une réelle évolution des mentalités, une volonté de favoriser la mixité dans l’ensemble des métiers de l’IT (développement, chefferie de projet, direction…). Mais cette volonté se heurte à une réalité : les femmes dans l’informatique sont dans les services du recrutement, de la communication, quelques-unes sont ingénieures d’affaires. Sous ses aspects très innovants, le métier ne change pas tant que ça au niveau des postes de développement ou de direction, la plupart sont occupés par des hommes.

Néanmoins, aujourd’hui, les lignes bougent. Les méthodes agiles, l’importance de l’UX, le no code sont en train de renverser l’approche 100% technologique de l’informatique. Nous sommes de plus en plus dans des sciences fonctionnelles, faisant appel à bien d’autres compétences que la maîtrise des algorithmes, laissant plus de place aux fonctions de conseil, dans lesquelles les femmes sont déjà beaucoup plus largement représentées. »


Pensez-vous avoir un rôle à jouer en tant que femme dirigeante ?

« Je considère que dans le monde du travail, nous sommes asexués. C’est le travail qui crée le salaire. Les différences salariales devraient donc refléter l’investissement, l’engagement quotidien d’une personne, qu’elle soit un homme ou une femme, pas se fonder sur le genre. C’est à l’organisation de montrer l’exemple, de ne pas discriminer, même positivement, car nous sommes tous égaux devant le travail.

La place des femmes dans l’IT doit être exactement celle où elles souhaitent être, qu’il s’agisse de la communication, du développement ou de postes de direction. Pour ma part, j’estime ne pas avoir de rôle de la femme à jouer, car aujourd’hui toutes les femmes travaillent. »


Avez-vous un dernier message à faire passer aux femmes qui voudraient travailler dans l’IT  et devenir dirigeante ?

« Un message tout simple : bougez-vous ! Tout est possible, il ne faut pas se mettre de barrières, quand on a envie d’une chose il faut y aller. Il faut être prête à se battre, mais les femmes ont autant de valeur que les hommes. »

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