Dans le cadre de la loi de santé, le GHT du Vaucluse est en voie d’uniformiser son SI à l’échelle des dix établissements qui le composent. Pour se lancer, il a d’abord fallu identifier et rassembler les utilisateur·ices au sein d’un annuaire Azure Active Directory, qui a ensuite posé les bases de la convergence numérique du GHT et du dossier patient territorial.
🗣️ Michaël De Block, directeur des systèmes d’information du GHT du Vaucluse
Renaud Dumont, urbaniste des systèmes d’information du GHT du Vaucluse
Quel était le grand défi du GHT du Vaucluse ?
Michaël De Block. Le Groupement hospitalier de territoire du Vaucluse c’est dix hôpitaux sur un territoire de 3 500 km² et une population de 560 000 habitants. C’est un ensemble d’établissements qui jusqu’ici, avaient des systèmes d’information différents et qui, dans le cadre de la loi de santé, doivent travailler pour avoir un même système d’information. C’est la convergence numérique.
La convergence numérique s’illustre notamment par ce qu’on appelle le dossier patient territorial. C’est un logiciel unique, multi-établissement, qui permet de travailler dans chacun de nos hôpitaux, mais aussi de partager des données au service du parcours de soins.
Quelles étaient vos problématiques et quelle solution avez-vous adoptée ?
Michaël De Block. La convergence numérique est particulièrement compliquée, notamment au niveau de ce qu’on appelle la gestion des utilisateurs. La gestion des utilisateurs est différente dans tous les hôpitaux et il nous fallait un système pour harmoniser un annuaire commun à l’ensemble du GHT de manière à pouvoir se connecter aux logiciels et notamment au dossier patient informatisé.
Qu’a changé le déploiement du DPI pour vos utilisateur·ices ?
Michaël De Block. Le travail des personnels de santé est facilité, notamment en ce qui concerne la mobilité. Avec le manque de personnel, on demande de plus en plus aux infirmières, aux médecins d’intervenir dans d’autres établissements. Avoir donc le même outil, c’est plus pratique en termes de formation, en termes d’environnement numérique. Et surtout, le plus important pour ces professionnels et les patients qu’ils prennent en charge, c’est qu’ils vont retrouver l’intégralité des séjours du patient dans tous les hôpitaux du territoire. C’est ainsi un gain de temps certain, car le personnel médical a accès plus facilement à l’information : des comptes-rendus d’hospitalisation, des résultats d’imagerie, bref, tout ce qui fait le dossier patient informatisé.
Ce sont également des économies pour la collectivité puisque si des examens de laboratoire ont par exemple été demandés à l’hôpital de Cavaillon, quand le patient va arriver à l’hôpital d’Avignon, on ne va pas les refaire.
Comment s’est passé l’accompagnement Blue Soft Empower ?
Renaud Dumont. On a eu la chance d’être accompagné par Blue Soft Empower sur ce sujet. Empower a ainsi fait le lien entre l’établissement support d’Avignon et les dix établissements de notre GHT, avec un accompagnement de proximité des différents services informatiques locaux afin que l’on puisse tous avoir des règles d’usage minimum de convergence.
Le gros avantage qu’on a à travailler avec Empower, c’est qu’il y a vraiment une proximité des experts et des gens qui font la réalisation des opérations, un dialogue sans interférence.
On arrive très vite à adresser toutes les petites problématiques qui peuvent intervenir sur un chantier informatique. On les résout, même quand on se retrouve dans ce qui nous semble être une impasse. On trouve assez rapidement un plan B et on arrive toujours à s’en sortir grâce à l’agilité et la flexibilité de nos intervenants Empower.
Comment résumer la success story du GHT du Vaucluse ?
MDB. La success story du GHT, ça a été d’abord la capacité de fédérer les énergies et les compétences au niveau de ce que nous appelons le service informatique territorial. Ensuite, ça a été de se poser les bonnes questions en termes de facilitation, justement, de cette convergence numérique, et notamment avec ce tenant de GHT et cet Active Directory territorial.
Ensuite, sur ces bases techniques, ça a été progressivement de déployer ce dossier patient informatisé de territoire sur la base des compétences des informaticiens, mais surtout des référents métier, médecins, infirmières, sages femmes, assistantes sociales, etc. : tous ceux qui nous ont accompagnés depuis deux ans et qui nous permettent aujourd’hui d’être très fiers de pouvoir parler de cette convergence numérique.
Quels sont vos prochains projets ?
MDB. Les prochains projets concernent toujours la convergence numérique, mais dans d’autres domaines que le dossier patient informatisé. On peut citer l’anesthésie, la chimiothérapie, la gestion du matériel assistée par ordinateur ou encore le PMSI qui est notre mode de facturation hospitalier.
Les différents logiciels qu’on est en train de mettre en place ont les mêmes besoins de connexion sécurisée autour d’un Active Directory de GHT. On va donc s’appuyer sur le socle technique qu’on a mis en place avec Blue Soft Empower et Microsoft et on va l’étoffer progressivement en fonction des besoins de ces différents logiciels.
Les perspectives liées à la mise en place d’autant d’outils, c’est de produire de la donnée de santé, et cette donnée de santé, aujourd’hui, elle est très attendue au niveau national, dans un projet qu’on appelle Mon Espace Santé, qui est le carnet de santé virtuel du patient qui va le suivre lui aussi, non seulement sur un territoire comme un GHT, mais aussi à l’échelle nationale.
Les enjeux du secteur de la santé pour 2023
MDB. Aujourd’hui, on manque de plus en plus de personnel dans les hôpitaux, d’où les besoins de mobilité sur le territoire, d’où les besoins aussi de numérique.
Le gouvernement nous accompagne avec un grand projet qui s’appelle le Ségur Numérique.
Ce Ségur Numérique se décline sous différents développements, avec la fameuse convergence numérique, mais aussi la sécurisation du SI. Tous ces outils que nous déployons doivent être protégés autant que possible des attaques, et en cas d’attaque, nous permettre tout de même de redémarrer. Là-dessus aussi, Empower nous aide aussi à avancer, mais surtout à continuer à nous permettre d’alimenter les fameux outils d’échanges de données sécurisés comme le DMP et la messagerie sécurisée de santé.
