On lentend déjà depuis 3 ans : nous assistons au déclin des applications mobiles. Remplacées par les applications web, les apps natives sont désormais obsolètes. Eh bien, pas tant que ça. 2019 a signé un record dans les téléchargements, poursuivi par le confinement qui a conduit les citoyens vers leur magasin dapplications. Lavenir des applications est radieux: grâce à la 5g et aux services en abonnement, le marché devrait plafonner à 90Mds$.

Vers la fin des applications mobiles?

App Annie, le gourou de lanalyse des données mobiles laffirme, l’année 2019 a été marquée par une augmentation de 5 % de téléchargement des applications mobiles en France. La bonne nouvelle est toutefois à nuancer: comme tout marché mature, la France affiche une très faible augmentation comparée au reste du monde (+45%). Par ailleurs, ce ne sont pas les nouvelles applications qui bousculent les habitudes. Les apps natives les plus populaires sont les mêmes depuis 2016: Netflix, Deezer, Tinder

Comment expliquer une telle situation?

Dun côté, les applications natives correspondent de moins en moins aux habitudes comportementales. Lexigence en termes dengagement (téléchargement puis inscription) et la mémoire nécessaire sur le smartphone incitent les utilisateurs à se tourner vers dautres solutions.

De lautre côté, les entreprises développent des applications web progressives (PWA), alternatives très populaires. Disponibles depuis nimporte quel navigateur web, les PWA (Progressive Web Apps) correspondent à des pages web construites en responsive design. Elles ne demandent pas de téléchargement et offrent une expérience fluide. De nombreux services penchent pour les sites mobiles à l’image des services de livraison (Deliveroo, Uber Eats, Just Eat…). Accessibles sur tous types de support, les sites fluidifient lexpérience dun écran à lautre.

Les PWA attirent également les développeurs grâce à une promesse séduisante : coûts de développement diminués, réduction des efforts, du temps et des mises à jour. Puisque les sites web mobiles sont lisibles partout, nul besoin davoir une équipe de développement pour iOS et une pour Android. Nul besoin également de doubler les mises à jour ou dattendre la validation des magasins. Le référencement se fait plus rapidement et les PWA ne sont pas dépendantes des versions changeantes des systèmes dexploitation.

Des technologies qui devraient dessiner le mobile du futur

Les apps natives nont pas dit leur dernier mot. Grâce à un mariage habile entre technologie et circonstances, elles soffrent une chance de convaincre à nouveau.

Argument n° 1 : l’arrivée de la 5g. La nouvelle génération sert aussi bien les utilisateurs que les développeurs. La réduction de la latence permettra de créer des apps de réalité augmentée ou des applications qui manipulent des données sensibles (télémédecine). À ce jour, ces pistes de développement nen sont quau stade de réflexion.

Limpact le plus immédiat de la 5g se trouve dans le jeu sur mobile. Via le cloud gaming, les éditeurs peuvent désormais proposer des jeux bien plus puissants, avec une qualité proche de celle des jeux sur console. Un simple smartphone suffit pour jouer à des jeux multijoueurs comme Call of Duty (n°1 des classements le mois de sa sortie). Les plateformes de cloud gaming Google Stadia et Microsoft xCloud se sont déjà positionnées sur le créneau de la 5g.

Grâce à la stabilité et la vitesse de connexion promises par la 5g, les entreprises pourront proposer dautres expériences: diffusion en direct, Réalité Augmentée, recherche vocale… Pas de véritable révolution en vue, mais une amélioration conséquente de lexpérience sur mobile.

Un contexte de pandémie qui a favorisé l’usage des applications mobiles

Les circonstances ont également aidé au téléchargement dapplications et ont donc freiné le déclin des applications mobiles. Le confinement mondial lié à l’épidémie du COVID-19 a incité les citoyens du monde à passer plus de temps sur leur téléphone pour des raisons professionnelles ou personnelles. Rien quen France, les citoyens ont passé 2,9h par jour sur leur smartphone, contre 2,5h en moyenne. De ce fait, les apps pro, et notamment de visioconférence, ont vu leur popularité senvoler: l’application Zoom a été 22 fois plus téléchargée ces derniers mois qu’à la fin 2019. Côté divertissement, la palme revient aux jeux vidéo (+55%) et aux réseaux sociaux (60% du temps moyen).

Visiblement, les applications natives et web ont de beaux jours devant elles. À charge des développeurs et marketeurs de surfer sur la 5 g afin de proposer des contenus en concordance avec les usages futurs qui se dessinent dès maintenant.

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